Leçon de littérature avec Alexis Jenni, prix Goncourt 2011

 

Les élèves de première du lycée Gérard de Nerval et quelques-un.e.s de leurs professeur.e.s ont eu la chance de rencontrer le 27 février dernier Alexis Jenni, auteur et lauréat du prix Goncourt en 2011 pour L’Art français de la guerre, son premier roman publié.

M. Jenni nous a d’abord raconté son parcours, en décrivant avec beaucoup de simplicité, d’humour, la façon dont sa passion pour l’écriture l’anime depuis toujours. Le discours d’Alexis Jenni présente cet acte d’écrire comme une activité quotidienne, simple et vitale, et la littérature comme un espace de liberté et de découverte de soi et du monde. Une approche libératrice, face à des élèves qui n’abordent souvent les lettres, leurs classiques et leurs codes que dans un cadre purement scolaire, mais aussi parfois avec timidité ou défiance, avec la peur de ne pas comprendre, la peur de n’être pas assez cultivé.e, des élèves pour qui lire et écrire relève parfois d’une autre dimension que celle de la vie quotidienne. M. Jenni nous présente même ses outils d’écriture, carnet et stylo préférés, nous raconte quand et où il écrit, comment lui viennent les idées, nous fait suivre ses pas au long d’une de ses journées de travail, tirant le verbe écrire vers le verbe faire, vers un acte créatif, presque artisanal. Il ouvre aussi une fenêtre intéressante sur le monde de l’édition, dont les élèves, comme le grand public, ne connaissent que très peu le fonctionnement : on en apprend un peu plus sur la façon dont les manuscrits sont lus, sélectionnés, sur la façon dont entrent en jeu les critères propres à chaque maison d’édition, sur la façon dont on en vient à être publié.e, un jour, après des années d’écriture.

Les élèves ont ensuite pu poser des questions, sur les métiers de l’édition, sur l’écriture et sur les sources d’inspiration de l’auteur, profitant d’un vrai moment d’échange, spontané et riche. Ce dialogue a clôturé deux heures d’un partage amusant, stimulant, humble, qui nous a rappelé que la littérature est avant tout vivante.